CODOLIPRANE
Codoliprane®
Paracétamol- codéine.
IDENTIFICATION DU MEDICAMENT
FORMES ET PRÉSENTATIONS
Comprimé sécable : Boîte de 16, sous plaquettes thermoformées.
COMPOSITION
Par comprimé : Principes actifs : Paracéíamol (DCI) 400 mg, Codéine phosphate hémihydraté (soit en codéine : 15,62 mg/cp) 20 mg.
Excipients : gélatine, acide stéarique, amidon de pomme de terre, povidone, crospovidone.
CLASSE PHAMACOTHERAPEUTIQUE
Antalgique périphérique ; analgésique opioïde (N : système nerveux central).
INDICATIONS
Traitement symptomatique des douleurs d'intensité modérée à intense ne répondant pas à l'utilisation d'antalgiques périphériques seuls.
POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION
POSOLOGIE
Réservée l'adulte (à partir de 15 ans).
1 comprimé, à renouveler si nécessaire au bout de 6 heures, ou éventuellement 2 comprimés en cas de douleur intense, sans dépasser 6 comprimés par jour.
Il n'est généralement pas nécessaire de dépasser 3 g de paracétamol par jour.
Cependant, en cas de douleurs plus intenses, la posologie maximale peut être augmentée jusqu'à 4 g de paracétamol par jour.
Les prises doivent être espacées de préférence de 6 heures et au minimum de 4 heures.
- Sujet âgé : La posologie initiale sera diminuée de moitié par rapport à la posologie conseillée chez l'adulte, et pourra éventuellement être augmentée en fonction de la tolérance et des besoins,
- Insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 10 ml/min) : L'intervalle entre deux prises sera au minimum de S heures.
MODE D'ADMINISTRATION
Voie orale.
Les comprimés doivent être avalés tels quels, avec un verre d'eau.
CONTRE-INDICATIONS
- Hypersensibilité à l'un des constituants de ce médicament.
- Insuffisance hépatocellulaire.
- Asthme et insuffisance respiratoire (en raison de la présence de codéine).
- En dehors d'une prise ponctuelle, pendant l'allaitement (cf Grossesse/Allaitement).
MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D'EMPLOI
MISES EN GARDE
• L'usage prolongé de fortes doses de codéine peut conduire à un état de dépendance.
• Les douleurs par désafférentation (douleurs neurogènes} ne répondent pas à l'association codéine/paracétamol.
• Chez l'adulte et l'enfant de plus de 50 kg, la dose totale de paracétamol ne doit pas excéder 4 g par jour (cf Surdosage).
PRÉCAUTIONS D'EMPLOI
• L'absorption d'alcool pendant le traitement est déconseillée en raison de la présence de codéine.
• En cas d'hypertension intracrânienne, la codéine risque d'augmenter l'importance de cette hypertension.
• Insuffisance rénale (clairance de la créatinine inférieure à 10 mi/min) :augmenter l'intervalle entre les prises (au minimum 8 heures).
• Chez le patient cholécystectomisé, la codéine peut provoquer un syndrome douloureux abdominal aigu de type biliaire ou pancréatique, le plus souvent associée des anomalies biologiques, évocateur d'un spasme du sphincter d'Oddi. En cas de toux productive, la codéine peut entraver l'expectoration.
• Sujet âgé : diminuer la posologie initiale de moitié par rapport à la posologie recommandée, et l'augmenter éventuellement secondairement en fonction de la tolérance et des besoins.
CONDUITE ET UTILISATION DE MACHINES
L'attention est attirée, notamment chez les conducteurs de véhicules et les utilisateurs de machines, sur les risques de somnolence dus à la présence de codéine.
INTERACTIONS
Interactions médicamenteuses :
- Liées à la codéine :
• Déconseillées :
- Agonistes-antagonistes morphiniques (buprénorphine, nalbuphine, pentazocine) : diminution de l'effet antalgique ou antitussif du morphinique par blocage compétitif des récepteurs, avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage.
- Alcool : majoration par l'alcool de l'effet sédatif des analgésiques morphiniques. L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses ¡a conduite de véhicules et l'utilisation de machines. Éviter la prise de boissons alcoolisées ou de médicaments contenant de l'alcool.
- Naltrexone : risque de diminution de l'effet antalgique. Si nécessaire, augmenter les doses du dérivé morphinique.
• A prendre en compte :
- Autres analgésiques morphiniques agonistes (alientanil, dextromoramlde, dextropropoxyphène, dihydrocodéine, fentanyl, hydromorphone, morphine, oxycodone, péthidine, phénopéridine, rémifentanil, sufentanil, tramadol), antitussifs morphine-like (dextrométhorphane, noscapine, pholcodine), antitussifs morphiniques vrais (codéine, éthylmorphine), benzodiazépines et apparentés, barbituriques, méthadone : risque majoré de dépression respiratoire pouvant être fatale en cas de surdosage.
- Autres médicaments sédatifs : il faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substances peuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central et contribuer à diminuer la vigilance. Il s'agit des : dérivés morphiniques (analgésiques, antitussifs et traitements de substitution), neuroleptiques, barbituriques, benzodiazépines, anxiolytiques autres que benzodiaz-épines (par exemple le méprobarríate), hypnotiques, antidépresseurs sédatifs (amitriptyline, doxépine, miansérine, mirtazapine, trîmipramine), antihistaminiques H1 sédatifs, antihypertenseurs centraux, baclofène et thalidomide : majoration de la dépression centrale.
- L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.
- Liées au paracétamol :
• Nécessitant des précautions d'emploi :
- Anticoagulants oraux : risque d'augmentation de l'effet de l'anticoagulant oral et du risque hémorragique en cas de prise de paracétamol aux doses maximales (4 g/j) pendant au moins 4 jours.
- Contrôle plus fréquent de l'INR.
- Adaptation éventuelle de la posologie de l'anticoagulant oral pendant le traitement par le paracétamol et après son-arrêt.
Examens paracliniques :
- Liés au paracétamol : La prise de paracétamol peut fausser le dosage de la glycémie par la méthode au glucose oxydase-peroxydase en cas de concentrations anormalement élevées. La prise de paracétamol peut fausser le dosage de l'acide urique sanguin par la méthode à l'acide phosphotungstique.
GROSSESSE et ALLAITEMENT
GROSSESSE
L'utilisation ponctuelle de ce médicament peut être envisagée au cours de la grossesse si besoin quel que soit le terme, mais son utilisation chronique doit être évitée. En cas d'administration en fin de grossesse, tenir compte des propriétés morphinomimétiques de ce médicament {risque théorique de dépression respiratoire chez le nouveau-né après de fortes doses avant l'accouchement, risque de syndrome de sevrage en cas d'administration chronique en fin de grossesse).
Données concernant le paracétamol : En clinique, les études épidémiologiques n'ont pas mis en évidence d'effet malformatif ou foetotoxique lié à l'utilisation aux posologies usuelles du paracétamol.
Données concernant la codéine : En clinique, bien que quelques études cas-témoin mettent en évidence une augmentation du risque de survenue de malformations cardiaques, la plupart des études épidémiologiques écartent un risque malformatif. Les études réalisées chez l'anima! ont mis en évidence un effet tératogène.
ALLAITEMENT
Le paracétamol et la codéine passent dans le lait maternel. Quelques cas d'hypotonie et de pauses respiratoires ont été décrits chez des nourrissons, après ingestion par les mères de codéine à doses suprathérapeutiques. En conséquence, en dehors d'une prise ponctuelle, ce médicament est contre-indiqué pendant l'allaitement (cf Contre-indications).
EFFETS INDÉSIRABLES
• Liés au paracétamol :
Quelques rares cas de réactions d'hypersensibilité type de choc anaphylactique, oedème de Quincke, érythème, urticaire, rash cutané ont été rapportés. Leur survenue impose l'arrêt définitif de ce médicament et des médicaments apparentés. De très exceptionnels cas de thrombopénie, de leucopénie et de neutropénie ont été signalés.
• Liés à la codéine :
Aux doses thérapeutiques, les effets indésirables de la codéine sont comparables à ceux des autres opiacés, mais ils sont plus rares et plus modérés.
Possibilité de :
- sédation, euphorie, dysphorie ; myosis,
- rétention urinaire ;
- Réactions d'hypersensibilité (prurit, urticaire et rash) ;
- constipation, nausées, vomissements ;
- somnolence, états vertigineux ;
- bronchospasme, dépressions respiratoires (cf Contre-indications} ;
- syndrome douloureux abdominal aigu de type biliaire ou pancréatique, évocateur d'un spasme du sphincter d'Oddi, survenant particulièrement chez les patients cholécystectomisés.
Aux doses suprathérapeutiques : il existe un risque de dépendance et de syndrome de sevrage à l'arrêt brutal, qui peut être observé chez l'utilisateur et chez le nouveau-né de mère intoxiquée à la codéine.
SURDOSAGE
- Lié à la codéine :
• Symptomatologie :
- Chez l'adulte : dépression aiguë des centres respiratoires (cyanose, bradypnée), somnolence, rash, vomissements, prurit, ataxie, oedème pulmonaire (plus rare).
- Chez l'enfant (seuil toxique : 2 mg/kg en prise unique) : bradypnée, pauses respiratoires, myosis, convulsions, signes d'histaminolibération ; flush et oedème du visage, éruption urticarienne, rétention d'urine.
• Conduite à tenir :
- Assistance respiratoire.
- Naloxone.
- Lié au paracétamol :
L'intoxication est à craindre chez le sujet âgé et surtout chez le jeune enfant (surdosage thérapeutique ou intoxication accidentelle fréquente) chez qui elle peut être mortelle.
• Symptomatologie : Nausées, vomissements, anorexie, pâleur, douleurs abdominales apparaissent généralement dans les 24 premières heures. Un surdosage à partir de 10 g de paracétamol en une seule prise chez l'adulte et de 150 mg/kg chez l'enfant en une seule prise, provoque une cytolyse hépatique susceptible d'aboutir à une nécrose complète et irréversible se traduisant par une insuffisance hépatocellulaire, une acidose métabolique, une encéphalopathie pouvant aller jusqu'au coma et entraîner la mort. Simultanément, on observe une augmentation des transaminases hépatiques, de la lactlcodéshydrogénase, de la bilirubine et une diminution du taux de prothrombine pouvant apparaître 12 à 48 heures après l'ingestion.
• Conduite à tenir
- Transfert immédiat en milieu hospitalier.
- Prélever un tube de sang pour faire le dosage plasmatique initial du paracétamol.
- Évacuation rapide du produit ingéré, par lavage gastrique.
- Le traitement du surdosage comprend classiquement l'administration aussi précoce que possible de l'antidote N-acétylcystéine par voie IV ou voie orale si possible avant la dixième heure.
- Traitement symptomatique.
PHARMACODYNAMIE
Association de deux principes actifs :
- Paracétamol : antalgique périphérique, antipyrétique.
- Codéine phosphate hémihydraté : antalgique opioïde.
L'association de paracétamol et de phosphate de codéine possède une activité antalgique supérieure à celle de ses composants pris isolément, avec un effet plus prolongé dans le temps.
PHARMACOCINETIQUE
Le paracétamol, la codéine et ses sels ont une absorption et une cinétique superposables qui ne sont pas modifiées lorsqu'ils sont associés.
- Paracétamol :
• Absorption :
Par voie orale, elle est complète et rapide. Les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes 30 à 60 minutes après ingestion.
• Distribution :
Le paracétamol se distribue rapidement dans tous les tissus. Les concentrations sont comparables dans le sang, la salive et le plasma. La liaison aux protéines plasmatiques est faible.
• Métabolisme :
Le paracétamol est métabolisé essentiellement au niveau du foie. Les 2 voies métaboliques majeures sont la glycuro conjugaison et la sulfoconjugaison. Cette dernière voie est rapidement saturable aux posologies supérieures aux doses thérapeutiques. Une vole mineure, catalysée par le cytochrome P450, est la formation d'un intermédiaire réactif (le N-acétyl benzoquinone imine) qui, dans les conditions normales d'utilisation, est rapidement détoxrfié par le glutathion réduit et éliminé dans les urines après conjugaison à la cystéine et à l'acide mercaptopurique. En revanche, lors d'intoxication massive, la quantité de ce métabolite toxique est augmentée.
• Élimination :
Elle est essentiellement urinaire. 90 % de la dose ingérée est éliminée par le rein en 24 heures, principalement sous forme glycuroconjuguée (60 à 80 %) et sulfoconjuguée (20 à 30 %). Moins de 5 % est éliminé sous forme inchangée. La demi-vie d'élimination est d'environ 2 heures.
• Variations physiopathologiques :
- Sujet âgé : la capacité de conjugaison n'est pas modifiée
- Insuffisance rénale : en cas d'insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 10 mi/min), l'élimination du paracétamol et de ses métaboiites est retardée.
- Codéine :
• Absorption :
La codéine est absorbée assez rapidement au niveau intestinal.
• Distribution :
La concentration plasmatique maximale est atteinte en 60 minutes. La demi-vie plasmatique est de l'ordre de 3 heures (chez l'adulte).
• Métabolisme/Élimination :
La codéine et ses sels sont métabolisés au niveau du foie et sont excrétés par voie urinaire sous forme inactive composée essentiellement de dérivés glycuroconjugués. Ils ont peu d'affinité pour les récepteurs opioïdes. La codéine et ses sels traversent le placenta et diffusent dans le lait maternel.