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PREVENAR



Vaccin pneumococcique osidique conjugué, adsorbé. 


IDENTIFICATION DU MEDICAMENT

FORMES ET PRÉSENTATIONS

Suspension injectable : 0,5 ml en seringue préremplie (verre de type I) avec un piston (polypropylène). Boîte de 1 seringue préremplie avec aiguille.

COMPOSITION
Chaque dose de 0,5 ml contient :
- Polyoside pneumococcique sérotype 4* : 2 microgrammes,
- Polyoside pneumococcique sérotype 6B* : 4 microgrammes,
- Polyoside pneumococcique sérotype 9V* : 2 microgrammes,
- Polyoside pneumococcique sérotype 14* : 2 microgrammes,
- Oligoside pneumococcique sérotype 18C* : 2 microgrammes,
- Polyoside pneumococcique sérotype 19F* : 2 microgrammes,
- Polyoside pneumococcique sérotype 23 F* : 2 microgrammes.
* Conjugué à la protéine vectrice CRM197 et adsorbé sur phosphate d'aluminium (0,5 mg).
Excipients : chlorure de sodium, eau pour préparations injectables.

CLASSE PHAMACOTHERAPEUTIQUE
VACCINS PNEUMOCOCCIQUES,

INDICATIONS

Immunisation active contre les maladies causées par les sérotypes 4, 6B, 9V, 14, 18C, 19F et 23F de Streptococcus pneumoniae (comprenant septicémie, méningite, pneumonie, bactériémie et otite moyenne aiguë) chez les nourrissons et les enfants âgés de 2 mois à 5 ans (cf Posologie/Mode d'administration, Mises en garde/Précautions d'emploi, Pharmacodynamie).
Concernant le nombre de doses à administrer en fonction des classes d'âge, cf Posologie/Mode d'administration.
Prevenar doit être utilisé selon les recommandations officielles qui tiennent compte de l'impact des infections invasives dans les différentes classes d'âge ainsi que de la variabilité de l'épidémiologie des sérotypes en fonction des zones géographiques (cf Mises en garde/Précautions d'emploi, Effets indésirables et Pharmacodynamie).

POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION

POSOLOGIE

Le vaccin doit être administré par injection intramusculaire. Les sites recommandés sont la face antérolatérale de la cuisse (muscle vaste externe) chez les nourrissons, ou le muscle deltoïde du bras chez les jeunes enfants.

• Nourrissons âgés de 2 à 6 mois : 3 doses, de 0,5 ml chacune, la 1re dose étant généralement administrée à l'âge de 2 mois et avec un intervalle d'au moins un mois entre les doses. Une 4e dose est recommandée au cours de la deuxième année de vie.

• Enfants non vaccinés :

- Nourrissons âgés de 7 à 11 mois : 2 doses, de 0,5 ml chacune, avec un intervalle d'au moins un mois entre les doses. Une 3e dose est recommandée au cours de la 2e année de vie.

- Enfants âgés de 12 à 23 mois : 2 doses, de 0,5 ml chacune, avec un intervalle d'au moins 2 mois entre les doses.

- Enfants âgés de 24 mois à 5 ans : une seule dose.

L'utilité d'une dose de rappel à la suite de ces schémas vaccinaux n'a pas été établie.

Schémas vaccinaux : Les schémas vaccinaux avec Prevenar doivent suivre les recommandations officielles.

MODE D'ADMINISTRATION

Voie injectable

CONTRE-INDICATIONS

Hypersensibilité aux substances actives ou à l'un des excipients, ou à l'anatoxine diphtérique.

MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D'EMPLOI

- Comme pour les autres vaccins, l'administration de Prevenar doit être différée chez un enfant présentant une maladie fébrile aiguë modérée ou sévère.

- Comme pour tous les vaccins injectables, il est recommandé de toujours disposer d'un traitement médical approprié et d'assurer une surveillance pour le cas rare où surviendrait une réaction anaphylactique suivant l'administration du vaccin.

- Prevenar ne protège pas contre les sérotypes de Streptococcus pneumoniae autres que ceux inclus dans le vaccin, ni contre d'autres micro-organismes causant une maladie invasive, ou une otite moyenne.

- Ce vaccin ne doit pas être administré à des nourrissons ou à des enfants ayant une thrombocytopénie ou tout autre trouble de la coagulation qui serait une contre-indication à une injection intramusculaire, à moins que le bénéfice potentiel ne soit clairement supérieur au risque encouru lors de l'administration.

- Bien qu'une réponse en anticorps à la toxine diphtérique puisse apparaître, l'immunisation avec ce vaccin ne doit pas se substituer à la vaccination habituelle contre la diphtérie.

- Chez les enfants de 2 à 5 ans, un schéma vaccinal avec une seule dose a été utilisé. Un taux plus élevé de réactions locales a été observé chez les enfants de plus de 24 mois par rapport aux nourrissons (cf Effets indésirables).

- Les enfants ayant une fonction immunitaire altérée, suite à un traitement immunosuppresseur, à une anomalie génétique, à une infection par le VIH ou d'une autre origine, peuvent avoir une réponse vaccinale en anticorps réduite.

- Des données limitées ont démontré que Prevenar induit une réponse immune convenable chez les nourrissons drépanocytaires, avec un profil de tolérance similaire à celui observé chez les groupes qui ne sont pas à haut risque (cf Pharmacodynamie). Les données de tolérance et d'immunogénicité ne sont pas encore disponibles chez les enfants d'autres groupes spécifiques à haut risque de maladie invasive à pneumocoque (tels que les enfants ayant un autre dysfonctionnement splénique congénital ou acquis, une infection par le VIH, une maladie maligne, un syndrome néphrotique). La vaccination dans les groupes à haut risque doit être envisagée au cas par cas.

- Les enfants de moins de 2 ans (y compris ceux à haut risque) doivent recevoir le nombre de doses de Prevenar approprié à l'âge (cf Posologie/Mode d'administration). L'utilisation d'un vaccin pneumococcique conjugué ne se substitue pas à celle de vaccins pneumococciques polysaccharidiques 23-valents chez les enfants d'au moins 24 mois présentant un risque accru de maladie invasive due à Streptococcus pneumoniae (par exemple en cas de drépanocytose, asplénie, infection par le VIH, maladie chronique ou immunosuppression). Les enfants à risque âgés de 24 mois et plus et ayant déjà reçu une primovaccination avec Prevenar doivent recevoir le vaccin pneumococcique polysaccharidique 23-valent lorsque celui-ci est recommandé. L'intervalle entre le vaccin pneumococcique conjugué (Prevenar) et le vaccin pneumococcique polysaccharidique 23-valent ne doit pas être inférieur à 8 semaines. Il n'y a pas de données disponibles indiquant si l'administration du vaccin pneumococcique polysaccharidique 23-valent à des enfants ayant ou non reçu une primovaccination par Prevenar pourrait entraîner une diminution de la réponse immunitaire lors de l'administration ultérieure de doses de Prevenar.

- Lors de l'administration concomitante de Prevenar et des vaccins hexavalents (DTCa/Hib [PRP-T]/IPV/HepB), le médecin doit savoir que les données des études cliniques montrent que le taux de réactions fébriles est plus élevé que celui observé lors de l'administration isolée des vaccins hexavalents. Ces réactions étaient pour la plupart modérées (<= 39 °C) et transitoires (cf Effets indésirables).

- Un traitement antipyrétique doit être instauré conformément aux recommandations thérapeutiques en vigueur. Un traitement antipyrétique prophylactique est recommandé :
+ pour tous les enfants recevant Prevenar simultanément à un vaccin coquelucheux à germes entiers en raison d'une plus grande fréquence des réactions fébriles (cf Effets indésirables) ;
+ pour les enfants ayant des antécédents de convulsions avec ou sans fièvre.

- Ne pas administrer Prevenar par voie intraveineuse.

- Comme avec tout vaccin, Prevenar peut ne pas protéger tous les sujets recevant le vaccin contre les maladies pneumococciques. De plus, pour les sérotypes vaccinaux, la protection attendue contre les otites moyennes est nettement plus faible que la protection contre les maladies invasives. La protection attendue contre toutes les otites moyennes est faible car les otites moyennes sont dues à de nombreux organismes autres que les sérotypes pneumococciques contenus dans le vaccin (cf Pharmacodynamie).

INTERACTIONS

Prevenar peut être administré simultanément avec d'autres vaccins pédiatriques conformément aux schémas de vaccination recommandés.
Les différents vaccins injectables doivent toujours être administrés en différents points d'injection.
La réponse immunitaire aux vaccins pédiatriques classiques coadministrés avec Prevenar en différents sites d'injection a été évaluée au cours de 7 études cliniques contrôlées.
La réponse en anticorps au vaccin Hib conjugué à l'anatoxine tétanique (PRP-T), au vaccin tétanique et au vaccin Hépatite B (Hep B) a été comparable aux groupes témoins. Une réponse en anticorps plus élevée au vaccin Hib et au vaccin diphtérique a été observée après la primovaccination avec le vaccin Hib conjugué à la protéine CRM. Après le rappel, en dépit d'une certaine diminution des concentrations en anticorps Hib, tous les enfants avaient des taux protecteurs. Une diminution inconstante de la réponse aux antigènes coquelucheux, de même qu'au vaccin polio inactivé (IPV), a été observée. La pertinence clinique de ces interactions est inconnue. Des résultats limités d'études en ouvert montrent une réponse acceptable au vaccin Rougeole-Oreillons-Rubéole et au vaccin Varicelle.
Les données sur l'administration concomitante de Prevenar avec Infanrix Hexa (DTCa/Hib [PRP-T]/IPV/HepB) n'ont montré aucune interférence cliniquement pertinente dans la réponse en anticorps à chacun des antigènes lors de la primovaccination en 3 doses.
Actuellement, il n'y a pas suffisamment de données disponibles sur l'interférence lors de l'administration concomitante d'autres vaccins hexavalents avec Prevenar. Les données sur l'administration concomitante de Prevenar avec les vaccins méningococciques du groupe C conjugués ne sont pas disponibles. Néanmoins, les données sur un vaccin combiné en développement (vaccin pneumococcique 9-valent conjugué à la protéine CRM197 et vaccin méningococcique du sérogroupe C conjugué à la protéine CRM197) contenant, entre autres, les mêmes 7 sérotypes pneumococciques conjugués que Prevenar, ont montré que les titres sériques d'anticorps méningococciques C bactéricides étaient inférieurs chez les sujets ayant reçu le vaccin combiné que chez ceux ayant reçu le vaccin méningococcique C conjugué seul, quoique presque tous les sujets aient atteint un titre d'au moins 1:8. De plus, une fois la primovaccination réalisée, le taux d'anticorps méningococciques C tendait à être plus bas à l'âge de 12 mois chez les enfants qui avaient reçu le vaccin combiné.
En conséquence, le prescripteur doit considérer cette possible interférence immunitaire dans la réponse en anticorps entre Prevenar et les vaccins méningococciques C conjugués, par rapport à la commodité d'administrer concomitamment ces vaccins.

INCOMPATIBILITÉS :
En l'absence d'études de compatibilité, ce médicament ne doit pas être mélangé avec d'autres médicaments.

GROSSESSE et ALLAITEMENT

Prevenar n'est pas destiné à l'adulte. On ne dispose pas d'information concernant l'innocuité du vaccin lors de son utilisation au cours de la grossesse ou de l'allaitement.

EFFETS INDÉSIRABLES

La tolérance du vaccin a été évaluée au cours de différentes études cliniques contrôlées, au cours desquelles plus de 18 000 nourrissons en bonne santé (de 6 semaines à 18 mois) ont été inclus. La majorité des données de tolérance provient d'une étude d'efficacité au cours de laquelle 17 066 nourrissons ont reçu 55 352 doses de Prevenar. La tolérance du vaccin chez des enfants plus âgés non préalablement vaccinés a également été évaluée.

Dans toutes les études, Prevenar a été administré simultanément aux vaccins pédiatriques recommandés. Une réaction au site d'injection et de la fièvre sont parmi les effets indésirables le plus communément rapportés.
Au cours des séries de primovaccination ou après la dose de rappel, il n'a pas été observé d'augmentation significative des réactions locales ou systémiques après les doses successives, à l'exception d'un taux plus important de sensibilité douloureuse transitoire (36,5 %) et de sensibilité douloureuse interférant avec les mouvements (18,5 %) rapporté après administration du rappel.
Chez les enfants plus âgés recevant une seule dose de vaccin, on a observé un taux de réactions locales plus élevé que celui précédemment décrit chez les nourrissons. Ces réactions étaient essentiellement de nature transitoire. Dans une étude réalisée après l'autorisation de mise sur le marché incluant 115 enfants de 2 à 5 ans, une sensibilité douloureuse a été rapportée chez 39,1 % des enfants, et 15,7 % des enfants présentaient une sensibilité douloureuse interférant avec les mouvements des membres. Une rougeur a été rapportée chez 40 % des enfants, et une induration chez 32,2 % des sujets. Une rougeur ou induration >= 2 cm de diamètre a été rapportée respectivement chez 22,6 % et 13,9 % des enfants.
Lors de l'administration concomitante de Prevenar et des vaccins hexavalents (DTCa/Hib [PRP-T]/IPV/HepB), une fièvre ≥ 38 °C a été rapportée chez 28,3 à 48,3 % des nourrissons dans le groupe recevant simultanément une dose de Prevenar et une dose de vaccin hexavalent, contre 15,6 à 23,4 % dans le groupe recevant le vaccin hexavalent seul. Une fièvre > 39,5 °C a été observée chez 0,6 à 2,8 % des nourrissons recevant une dose de Prevenar et une dose de vaccin hexavalent (cf Mises en garde/Précautions d'emploi).
La réactogénicité a été plus importante chez les enfants recevant simultanément un vaccin coquelucheux à germes entiers. Au cours d'une étude chez 1662 enfants, une fièvre ≥ 38 °C a été rapportée chez 41,2 % des enfants qui recevaient Prevenar simultanément au vaccin diphtérique - tétanique - coquelucheux, contre 27,9 % dans le groupe témoin. Une fièvre > 39 °C a été rapportée chez 3,3 % des enfants, contre 1,2 % dans le groupe témoin.
Les effets indésirables rapportés lors des essais cliniques ou depuis la mise sur le marché sont listés ci-après par système organe et par fréquence pour tous les groupes d'âge. 
Au sein de chaque fréquence de groupe, les effets indésirables doivent être présentés suivant un ordre décroissant de gravité.
• Troubles de la circulation sanguine et lymphatique :
- Très rare : lymphadénopathie localisée à la région du site d'injection.

• Troubles du système immunitaire :
- Rare : réactions d'hypersensibilité telles que réactions anaphylactiques/anaphylactoïdes comprenant le choc, oedème de Quincke, bronchospasme, dyspnée, oedème facial.
• Troubles du système nerveux :
- Rare : convulsions, y compris convulsions fébriles.

• Troubles gastro-intestinaux :
- Très fréquent : vomissement , diarrhée, perte d'appétit.

• Troubles de la peau et du tissu sous-cutané :
- Peu fréquent : rash/urticaire.
- Très rare : érythème polymorphe.

 Troubles généraux et réactions au site d'administration :
- Très fréquent : réactions au site d'injection (par exemple érythème, induration/tuméfaction, douleur/sensibilité) ; fièvre ≥ 38 °C, irritabilité, somnolence, sommeil agité.
- Fréquent : tuméfaction/induration au site d'injection et érythème > 2,4 cm, sensibilité gênant les mouvements, fièvre > 39 °C.
- Rare : épisodes d'hypotonie-hyporéactivité, réactions d'hypersensibilité au site d'injection (par exemple dermite, prurit, urticaire).

SURDOSAGE

Des cas de surdosage avec Prevenar ont été rapportés, incluant des cas d'administration d'une dose plus élevée que celle recommandée et des cas où l'intervalle entre l'administration de doses consécutives était inférieur au délai minimal recommandé. Aucun effet indésirable n'a été rapporté chez la majorité des sujets. En général, les événements indésirables rapportés suite à un surdosage ont également été rapportés avec les doses unitaires recommandées de Prevenar.

PHARMACODYNAMIE

L'efficacité contre les maladies invasives a été évaluée dans la population américaine où la couverture par les sérotypes du vaccin se situait entre 80 % et 89 %. Les données épidémiologiques entre 1988 et 2003 indiquent qu'en Europe la couverture est plus faible et varie en fonction des pays. En conséquence, Prevenar devrait couvrir entre 54 % et 84 % des souches isolées lors de maladies pneumococciques invasives (MPI) chez les enfants européens de moins de 2 ans. Chez les enfants européens de 2 à 5 ans, Prevenar devrait couvrir environ 62 % à 83 % des souches isolées lors de maladies pneumococciques invasives. Il est estimé que plus de 80 % des souches résistantes aux antibiotiques seraient couvertes par les sérotypes inclus dans le vaccin. La couverture par les sérotypes du vaccin dans la population pédiatrique diminue avec l'âge. La diminution de l'incidence des MPI observée chez les enfants plus âgés peut être partiellement liée à l'immunité acquise naturellement.

 Efficacité contre les maladies invasives :
L'efficacité contre les maladies invasives a été évaluée lors d'une étude clinique à grande échelle randomisée en double aveugle menée dans une population multi-ethnique de Californie du Nord (essai Kaiser Permanente). Plus de 37 816 nourrissons ont été vaccinés soit avec Prevenar soit avec un vaccin témoin (vaccin méningococcique groupe C conjugué) à l'âge de 2, 4, 6 et 12-15 mois. Au moment de l'étude, les sérotypes inclus dans le vaccin représentaient 89 % des MPI. Au total, 52 cas de maladie invasive causée par les sérotypes inclus dans le vaccin ont été rapportés au cours de la période de suivi en aveugle qui s'est prolongée jusqu'au 20 avril 1999.
L'estimation de l'efficacité spécifique vis-à-vis des sérotypes vaccinaux était de 94 % (IC 95 % : [81 % ; 99 %]) dans la population en intention de traiter et de 97 % (IC 95 % : [85 % ; 100 %]) dans la population per protocol (totalement vaccinée) [40 cas].

 Efficacité dans la prévention des pneumonies :
Dans l'étude Kaiser Permanente, l'efficacité était de 87,5 % (IC 95 % : [7 % ; 99 %]) dans la prévention des pneumonies bactériémiques dues à un sérotype vaccinal de Streptococcus pneumoniae.

L'efficacité a été également évaluée dans la prévention de la pneumonie non bactériémique (sans confirmation microbiologique du diagnostic). Comme beaucoup de pathogènes autres que les sérotypes pneumococciques couverts par le vaccin peuvent causer une pneumonie chez l'enfant, la protection attendue contre toutes les pneumonies cliniques est plus faible que pour les infections invasives à pneumocoque. Dans l'analyse per protocol, la réduction du risque du premier épisode de pneumonie clinique avec examen radiographique pulmonaire anormal (défini par la présence d'infiltrats au-delà de la région périhilaire, foyer alvéolaire, ou pleuro-pneumopathie) était estimée à 20,5 % (IC 95 % : [4,4 % ; 34 %]). La réduction de pneumonie avec examen radiographique pulmonaire anormal était la plus importante dans la première année de vie (32,2 % ; IC 95 % : [3,3 % ; 52,5 %]) et au cours des 2 premières années de vie (23,4 % ; IC 95 % : [5,2 % ; 38,1 %]).

• Efficacité contre l'otite moyenne :
L'otite moyenne aiguë (OMA) est une maladie infantile fréquente d'étiologies variées. Les bactéries peuvent être responsables de 60-70 % des épisodes cliniques d'OMA.
Le pneumocoque est responsable de 30-40 % de l'ensemble des OMA bactériennes et d'une plus grande proportion des OMA sévères. Théoriquement, Prevenar pourrait prévenir environ 60-80 % des sérotypes en cause dans les OMA pneumococciques. Il est estimé que Prevenar pourrait prévenir 6-13 % de l'ensemble des épisodes cliniques d'OMA.

L'efficacité de Prevenar dans la prévention de l'otite moyenne aiguë (OMA) a été évaluée au cours d'une étude clinique randomisée en double aveugle chez 1662 nourrissons finlandais. L'efficacité du vaccin dans l'OMA due à un sérotype vaccinal, critère principal de l'étude, était estimée à 57 % (IC 95 % : [44 % ; 67 %]) dans l'analyse per protocole et 54 % (IC 95 %  : [41 % ; 64 %]) dans l'analyse en intention de traiter. Une augmentation de 33 % (IC 95 % : [-1 % ; 80 %]) des OMA dues à des sérogroupes non inclus dans le vaccin a été observée chez les enfants vaccinés. Toutefois, le bénéfice global s'est traduit par une diminution de 34 % (IC 95 % : [21 % ; 45 %]) de l'incidence de toutes les OMA pneumococciques. L'impact du vaccin sur le nombre total d'épisodes d'otite moyenne, quelle qu'en soit l'étiologie, s'est traduit par une diminution de 6 % (IC 95 % : [-4 % ; 16 %]).

Un sous-groupe d'enfants de cette étude a été suivi jusqu'à ce qu'ils soient âgés de 4 à 5 ans. Dans ce suivi, l'efficacité du vaccin était de 18 % (IC 95 % : [1 % ; 32 %]) pour ce qui concerne les otites moyennes fréquentes (définies par au moins 3 épisodes en 6 mois), de 50 % (IC 95 % : [15 % ; 71 %]) pour les otites moyennes chroniques avec épanchement, et de 39 % (IC 95 % : [4 % ; 61 %]) en ce qui concerne la mise en place d'aérateurs transtympaniques.

L'efficacité de Prevenar contre les OMA a été évaluée en tant que critère secondaire dans l'étude Kaiser permanente. Les enfants ont été suivis jusqu'à l'âge de 3,5 ans. L'impact du vaccin sur le nombre total d'épisodes d'otite moyenne, quelle que soit l'étiologie, s'est traduit par une diminution de 7 % (IC 95 % : [4 % ; 10 %]). L'effet du vaccin dans l'analyse per protocol s'est traduit par une diminution de 9 % (IC 95 % : [3 % ; 15 %]) des OMA récidivantes (définies par 3 épisodes en 6 mois ou 4 épisodes en 1 an) ou par une diminution de 23 % (IC 95 % : [7 % ; 36 %]) des OMA récidivantes (définies par 5 épisodes en 6 mois ou 6 épisodes en 1 an). La mise en place d'aérateurs transtympaniques a été réduite de 24 % (IC 95 % : [12 % ; 35 %]) dans l'analyse per protocol et de 23 % (IC 95 % : [11 % ; 34 %]) dans l'analyse en intention de traiter.

 Immunogénicité :
Les anticorps, induits par le vaccin contre le polyoside capsulaire spécifique de chaque sérotype, sont considérés comme protecteurs contre les maladies invasives. La concentration minimale protectrice en anticorps contre les maladies invasives n'a été déterminée pour aucun des sérotypes.

Une réponse sérologique significative vis-à-vis de tous les sérotypes inclus dans le vaccin a été observée après 3 et 4 doses chez les nourrissons ayant reçu Prevenar, bien que la moyenne géométrique des concentrations variât selon les sérotypes. Pour tous les sérotypes, le pic de réponse à la primovaccination était observé après 3 doses, avec un effet rappel après la 4e dose. Prevenar induit des anticorps fonctionnels, mesurés par opsonophagocytose, vis-à-vis de tous les sérotypes vaccinaux à la suite de la primovaccination. La persistance à long terme d'anticorps après vaccination complète n'a pas été étudiée chez les nourrissons ni chez les enfants plus âgés (rattrapage).

L'administration d'une dose de vaccin polysaccharidique non conjugué à l'âge de 13 mois, chez des nourrissons préalablement vaccinés par Prevenar, a induit une réponse anamnestique pour chacun des 7 sérotypes vaccinaux, témoignant de la mise en place de la réponse immunitaire. Une réponse significative en anticorps à tous les sérotypes vaccinaux a été observée après une dose de Prevenar chez les enfants âgés de 2 à 5 ans. La vaccination, avec une dose de Prevenar des enfants âgés de 2 à 5 ans a entraîné des réponses immunes similaires à celles observées après la primovaccination de nourrissons et d'enfants en bas âge de moins de 2 ans, chez lesquels l'efficacité clinique (protection) a été démontrée. Il n'a pas été conduit d'essais d'efficacité dans la population des 2 à 5 ans.

Les données d'immunogénicité de Prevenar administré à 3 et 5 mois avec une dose de rappel à 12 mois proviennent d'une étude clinique non contrôlée, en ouvert, réalisée en Suède chez 83 nourrissons. A l'âge de 13 mois, un mois après la 3e dose, la moyenne géométrique des concentrations (MGC) en anticorps spécifiques des sérotypes était considérablement augmentée, variant de 4,59 microgrammes/ml (sérotype 23F) à 11,67 microgrammes/ml (sérotype 14) et était comparable pour tous les sérotypes à celle obtenue après la quatrième dose chez les nourrissons européens ou américains vaccinés selon le schéma à 4 doses.
Cependant, à l'âge de 6 mois, après 2 doses, les valeurs des MGC n'étaient pas comparables pour les sept sérotypes vaccinaux à celles observées chez les nourrissons après 3 doses. Pour cinq sérotypes, les valeurs des MGC variaient de 2,47 microgrammes/ml (sérotype 18C) à 5,03 microgrammes/ml (sérotype 19F), mais la MGC était de 0,3 microgrammes/ml pour le sérotype 6B et de 0,88 microgrammes/ml pour le 23F.

Après une primovaccination de deux doses à 3 et 5 mois, des taux d'anticorps plus faibles pour 2 sérotypes (6B et 23F) ont été observés à 6 mois par rapport au schéma de primovaccination en 3 doses. Les réponses à la troisième dose (rappel) témoignent de la mise en place d'une mémoire immunitaire et aboutissent à des taux d'anticorps comparables pour tous les sérotypes à ceux observés après la dose de rappel dans le schéma de primovaccination en 3 doses. La pertinence clinique de ces observations n'est pas établie.

• Données complémentaires d'immunogénicité :
L'immunogénicité de Prevenar a été étudiée au cours d'une étude en ouvert, multicentrique chez 49 nourrissons drépanocytaires. Les enfants ont été vaccinés par Prevenar (3 doses à 1 mois d'intervalle à partir de l'âge de 2 mois) et 46 de ces enfants ont également reçu le vaccin pneumococcique polysaccharidique 23-valent à l'âge de 15-18 mois. Après la primovaccination, 95,6 % des sujets avaient des taux d'anticorps d'au moins 0,35 µg/ml pour les 7 sérotypes contenus dans Prevenar. Une augmentation significative des concentrations d'anticorps contre les 7 sérotypes a été observée après vaccination par le vaccin polysaccharidique, ce qui suggère la bonne mise en place de la mémoire immunitaire.

PHARMACOCINETIQUE

L'évaluation des propriétés pharmacocinétiques n'est pas disponible pour les vaccins.

SÉCURITÉ PRÉCLINIQUE :

Une étude de toxicité dose répétée par voie intramusculaire (13 semaines, 5 injections, une toutes les trois semaines) d'un vaccin pneumococcique conjugué chez le lapin n'a mis en évidence aucun effet toxique local ou systémique significatif.
Des études de toxicité dose répétée par voie sous-cutanée (13 semaines, 7 injections de la dose clinique, une toutes les deux semaines, suivies par une période de recouvrement de 4 semaines) de Prevenar chez le rat et le singe n'a mis en évidence aucun effet toxique local ou systémique significatif.

Voir aussi: